L’Île-aux-Moines et les films de Madeleine Camard :
interroger la mémoire locale

Prochaine projection :

322 rue du Dolmen, Île-aux-Moines – Entrée libre

Programme : Vannes et le Golfe (1955 env.), 07:00 ; Bretagne Sud-Est (1955 env.), 29:00 ; Armor Nord (1955 env.), 11:00

Dans le prolongement d’un travail de recherche entamé en octobre 2024, ce projet a pour vocation de valoriser l’important fonds Madeleine Camard déposé à la Cinémathèque de Bretagne, dont l’histoire comporte encore de nombreuses zones d’ombres. Ce projet comportera trois temps :

  • L’organisation de deux séances de projection le dimanche 2 novembre et le dimanche 22 février, durant lesquels deux programmes de films choisis seront diffusés sur l’Île-aux-Moines. Les films seront entrecoupés d’un temps de discussion permettant la navigation dans les images afin que le public puisse s’exprimer : identification de lieux, d’évènements, voire de visages… Ces temps de discussions seront enregistrés et filmés.
  • Le montage d’extraits choisis de ces discussions avec des extraits des films de Madeleine Camard, confrontés à des prises de vues contemporaines, au sein d’un film documentaire.
  • L’organisation de séances de restitution à l’automne 2026 (date prévisionnelle), d’abord sur l’Île-aux-Moines, puis à l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3.

Le film réalisé ainsi que les témoignages recueillis viendront compléter le fonds Madeleine Camard de la Cinémathèque de Bretagne.

Le fonds Madeleine Camard

Les douze films qui composent ce fonds ont été déposés par l’historien François de Beaulieu au début des années 2000. Filmés au cours des années 1950-1960 par Madeleine Camard (1931-2005), ils portent tous le nom de lieux bretons. C’est Léone Morice, une amie de Madeleine Camard, qui a confié ces films à François de Beaulieu. Léone Morice et Madeleine Camard étaient toutes deux célibataires sans enfants, cultivées et curieuses. La Cinémathèque de Bretagne est d’ailleurs également dépositaire du fonds Marielle Morice, sœur de Léone et probable amie de Madeleine Camard.

Au sein d’un microcosme féminin, caméras à la main, ces femmes ont capturé des images entre terre et mer — les côtes, les îles et les villages bretons qu’elles habitaient et visitaient, auxquels s’ajoutent une panoplie de visages et d’évènements traditionnels. Tournés pour la plupart en 8mm couleur, les films de Madeleine Camard sont surtout le témoignage d’une pratique du cinéma amateur envisagé comme passe-temps, images-mémoire des divertissements et des sorties entre ami(e)s.

Si ces films ressemblent parfois à une série de portraits photographiques, à la recherche du sourire ou du regard d’un proche, cette habitante de la région bretonne a peut-être envisagé sa pratique différemment que celle du cinéaste familial type des années 1950. C’est à son regard que nous souhaitons nous intéresser : qu’est-ce que cette « femme à la caméra » a à nous dire de la Bretagne des années 1950-1960 ? Quel rôle ces images patrimoniales peuvent encore jouer aujourd’hui ? Quelle(s) mémoire(s) éveillent-elle(s) en nous, que nous soyons familiers ou non des lieux qu’elles capturent ?

Projections sur l’Île-aux-Moines

Tous les films sont projetés dans une nouvelle version restaurée spécialement pour l’occasion par la Cinémathèque de Bretagne.

322 rue du Dolmen, Île-aux-Moines – Entrée libre

Programme : Vannes et le Golfe (1955 env.), 07:00 ; Bretagne Sud-Est (1955 env.), 29:00 ; Armor Nord (1955 env.), 11:00

322 rue du Dolmen, Île-aux-Moines – Entrée libre

Programme : Armor Sud-Ouest (1955 env.), 15:00 ; Plovan, 1er mai (1955 env.), 05:00 ; Quimperlé (1960 env.), 23:30


Qui sommes-nous ?

Clémence Duhornay est étudiante en deuxième année de Master Cinéma et Audiovisuel à l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 et rédige un mémoire sur le réemploi des images d’archives dans la série documentaire The Beatles : Get Back (2021) de Peter Jackson, sous la direction de Sébastien Layerle. Menant des recherches sur le film musical et l’utilisation contemporaine des images devenues archives, elle s’intéresse tout particulièrement au documentaire écologique et citoyen, mais aussi au devenir patrimonial des images d’amateurs. Début 2025, elle rejoint la revue de cinéma Critikat où elle publie régulièrement des textes liés à ses recherches.

Étienne Cimetière-Cano est étudiant en deuxième année de Master Cinéma et Audiovisuel à l’Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3. Il écrit fréquemment pour la revue Critikat depuis 2022 et rejoint son comité de direction début 2025. En 2024, il occupe pendant dix mois le poste de chargé de programmation au Ciné 104 de Pantin. Il est également réalisateur vidéo depuis 2014, année où il fonde l’association Pecoprod dans le cadre de laquelle il a réalisé plus de cent vidéos en tout genre.

Partenaires du projet : Cinémathèque de BretagneMairie de l’Île-aux-Moines |CREPHI (Comité de Recherche et d’Étude Pour l’Histoire et la Préhistoire de l’Île-aux-Moines)